Baie de Frobisher

Au début de l'ère tertiaire, plusieurs mouvements tectoniques provoquent l'enfoncement du sol et le soulèvement d'énormes roches des deux côtés de l'échancrure ainsi créée. Les gigantesques glaciers qui recouvrent l'île pendant l'ère pléistocène creusent encore davantage le sillon et lui donnent sa forme actuelle.

La baie est nommée en l'honneur de sir Martin Frobisher (1535-1594), le corsaire et navigateur anglais, qui l'a découvre en 1576. Mais compte tenu de sa configuration, de son et de sa longueur, Frobisher croit avoir localisé un détroit. Ce n'est qu'en 1861 que l'explorateur américain Charles Francis Hall identifie sa véritable nature.

La baie de Frobisher s'étale sur plus de 230 km de long et s'ouvre sur l'océan Arctique. Sa largeur, de 40 km à l'embouchure, se resserre à 20 km au fond de la baie. Cette cavité en forme d'entonnoir amplifie la hauteur de la marée qui atteint entre 7et 11 m d'amplitude au niveau de la ville d'Iqaluit.

La baie de Frobisher est située dans une région très froide, entre la zone arctique et subarctique. Très peu de végétations y sont présentes. Il y neige de début octobre à début juin et les blizzards sont fréquents. Au cours de cette longue période hivernale, la température descend jusqu'à -35 C. L'été y est très court, avec une température qui dépasse rarement les +15 C.

La ville d'Iqaluit abrite quatre parcs : la réserve territoriale de Sylvia Grinnel, le parc historique de Qaummaarviit, le parc territorial de Katannilik et le parc Soper Heritage River. Ces deux derniers sites se trouvent non loin de la baie de Frobisher.

Le nom originel d'Iqaluit est Frobisher Bay. Elle est rebaptisée Iqaluit en 1987 et devient la capitale du district de Nunavut en 1999, après un référendum. En 1942, au début de la Seconde Guerre mondiale, les Américains y installent une base militaire, face à la baie de Frobisher.

Les habitants d'Iqaluit sont appelés les Iqalummiut.

Les bâtiments d'Iqaluit sont particulièrement bien isolés thermiquement. Conserver la chaleur et supporter le froid est une nécessité dans cette région.

Parmi les édifices remarquables de la région figurent : la caserne militaire de la ligne DEW, datant des années 1950 ; les édifices blancs, en fibre de verre, de l'école élémentaire Nakasuk ; le siège de l'Assemblée nationale de Nunavut, une construction moderne ornée des plus beaux motifs de l'art inuit ; et la cathédrale anglicane Sainte­Jude, ressemblant à un énorme igloo.