Offre de voyages
histoire
Avec l’urbanisation croissante, une première cible d’offre de voyages est la clientèle jeune. La ville de Paris organise ses premières « classes de neige », à titre expérimental, dès 1952-53. Dans un cadre scolarisé, les enfants partent à la montagne, accompagnés de leurs enseignants. L’activité est partagée entre le ski pendant la matinée et les études l’après-midi. Le choix de stations françaises favorise le développement des régions d’accueil.
L’Éducation Nationale prend en charge les séjours en partenariat avec la municipalité, la participation des familles restant modeste et fonction des revenus des ménages. Cette offre de voyages scolaires connaîtra un franc succès et les initiatives de même ordre se multiplieront avec pour point de départ les autres grandes villes de France.
L’offre de voyages scolaires sera ensuite généralisée aux « classes de mer », dans un même esprit. C’est à partir des années 1960 que les séjours linguistiques commenceront à apparaître dans le paysage du tourisme pour jeunes.
L’apprentissage de l’anglais, majoritaire en France, conduit à l’instauration de camps de vacances et à la recherche de familles d’accueil en Angleterre, mais aussi aux États-Unis et au Canada. Le plus souvent, ce sont des clubs à vocation commerciale qui initient ces voyages dans les périodes de vacances scolaires. Ainsi, en été, la côte sud de l’Angleterre reçoit-elle de nombreux jeunes Français mais, également des Allemands, Hollandais, Scandinaves, etc.
La station balnéaire de Brighton, dans le Sussex, dotée d’une université, ville au climat tempéré, proche de Newhaven, port relié quotidiennement au continent à partir de Dieppe et Le Havre, représente le prototype de la destination recherchée par les demandeurs de séjours linguistiques.
L’enseignement de la langue est dispensé par des « écoles de langue » dans un cadre agréé par le Comté, l’hébergement est assuré dans des familles ou des unités spécialisées. Autre possibilité de séjour linguistique, le camp de vacances où les campeurs viennent de plusieurs pays continentaux et s’immergent dans une atmosphère britannique.
Correspondant à cette philosophie plus européenne que véritablement d’essence anglaise, le camp d’été d’East Mersea, situé sur l’île de Mersea, à proximité de Colchester (Essex), fonctionne depuis les années 1950. Les jeunes de 16 à 20 ans sont logés sous des tentes, participent à toutes sortes d’activités (sport, théâtre, animations, débats, participation aux tâches), sans que des cours d’anglais soient dispensés, les progrès linguistiques naissant du brassage des cultures puisque l’anglais est la langue pratiquée en commun. L’organisation est pensée pour que les nationaux soient dispersés et ne se replient pas autour de leur noyau culturel.
Offre de voyages
autre
Mais l’offre de voyages linguistiques ne se limite pas à la seule langue anglaise. L’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, la Suisse, l’Autriche et, maintenant, le Portugal et la Russie proposent des formules équivalentes à celles présentes dans les pays anglo-saxons.
Selon les chiffres du ministère du Tourisme, les Français, s’ils ont diversifié leurs centres d’intérêt en vacances (randonnées, découverte, circuits, séjour à thème sportif, gastronomique, culturel) et adapté leurs dépenses de loisir à la crise, restent majoritairement attirés par les destinations balnéaires et privilégient le territoire français au détriment de l’étranger.
C’est pourquoi, en dépit de la conjoncture économique, un effort permanent est assuré pour améliorer l’offre de voyages nationale.
Afin d’augmenter la visibilité de la clientèle, une nouvelle grille de classements des établissements hôteliers (de 1 à 5 étoiles) a été mise en place en 2009 qui remplacera progressivement l’ancien système aux normes dépassées. De cette clarification du classement est attendu une modernisation du parc hôtelier français qui se montrera plus attractif dans la perspective de l’offre de voyages initiée par les acteurs du secteur touristique. Si l’on analyse la composition du parc hôtelier national, on s’aperçoit, qu’entre 1995 et 2009, on a assisté à une nette montée en gamme, à critères qualificatifs constants.
Globalement, le nombre d’établissements n’a que peu baissé (17700 contre 21000), le nombre de chambres disponibles est resté assez stable quoiqu’en légère augmentation (615000 en 2009, 597000 en 1995), mais, en revanche, les établissements aux classements les plus bas (2 étoiles et moins) ont spectaculairement diminué de près de 50% alors qu’ils représentaient, en 1995, environ 80% du parc, au profit des hôtels de moyenne gamme et surtout de luxe, bien que cette dernière catégorie ne comprenne, en 2009, que moins de 5% de l’ensemble du secteur.
Cette montée en gamme permet aux agences et tour opérateurs agissant sur le marché français de pouvoir rivaliser dans leur offre de voyages avec la concurrence internationale et d’intéresser à leurs produits la clientèle étrangère qui représente 35% des dépenses touristiques en France alors que la part totale du tourisme dans le PIB (produit intérieur brut) s’établit à 6,7%.